Akira YOSHIMURA Le convoi de l'eau

Un roman plutôt glacé et mystérieux qui  envoûte. Une écriture  qui coule comme un filet d’eau, l’eau d’ailleurs omniprésente… Un barrage se construit et un village sera englouti car le progrès ignore ce qu’il s’apprête à détruire. Deux mondes aux antipodes vont s’affronter. Les uns détruisent les autres reconstruisent.

Une communauté fantomatique vivait dans le fond d’une vallée coupée du monde depuis des générations et se voit brutalement exposée aux méfaits destructeurs du modernisme.  Le lecteur attend la révolte, mais assiste à travers son narrateur à une résistance résignée. Ce narrateur cherche lui aussi à étouffer ses propres douleurs. Un séjour en prison n’a pu le libérer, mais l’immersion dans cette nature si pure et la contemplation de la résistance à la fois passive  et acharnée des habitants de ce village parviennent à éveiller en lui une certaine empathie.

Une fiction dont la lecture parfois dérange mais qui vous ensorcèle, et qui encourage plusieurs lectrices du groupe à retrouver cet auteur dans d’autres récits.

Groupe : Renaissance (Mars 2012)