Une jeune femme malmenée par la vie, sur la défensive, qui respire l’air suffocant d’une usine et supporte des cadences infernales pour parvenir à élever son enfant. Voici  le tableau dressé,  mais les enjeux de ce récit ne se résument pas à cette évocation sociologique.

Joyce Carol Oates aborde dans ce roman : les origines, la filiation, la lutte contre le malheur…

Son héroïne  Rebecca, fille d’émigrants qui ont fui l’Allemagne nazie naît dans le port de NEW YORK.

Le père leur choisit un nom pour recommencer dans le nouveau monde mais l’intégration sera un échec pour sa famille et il sombre dans une folie paranoïaque et destructive. Rebecca grandit dans la terreur, commencent alors une fuite éperdue,  une lutte pour survivre. Refusant de se plier à son destin d’humiliée, elle n’hésitera pas à effacer son accent, son passé,  à multiplier les rencontres,  à endosser de nouvelles identités…

Mais est-il possible de vivre et d’aimer lorsque surgit le désir de retrouver son passé aussi cruel soit-il ?

Les lectrices du groupe se sont laissé emporter dans la prose fiévreuse de ce roman ample et foisonnant malgré un style jugé chaotique et inégal. Grâce à des découvertes de son propre biographe JOYCE CAROL OATES nous entraine avec  La Fille du Fossoyeur dans une inlassable exploration de l’identité et de son irréductible mystère.

Groupe : Renaissance (mai 2012)